Face à Buxant : un débat houleux et joutes verbales à foison ce dimanche

Ce dimanche, « Face à Buxant » a bien porté son nom : face-à-face, face au bruit, face à la joute. D’entrée, Georges-Louis Bouchez dépose un bouquet piquant à Raoul Hedebouw : « le vrai leader de la gauche ». Un compliment qui a surtout servi de rampe de lancement pour une salve de critiques, nous rapporte RTL Info. Et derrière, le débat est parti à la verticale.
Compliment… à double tranchant
La mécanique est connue : flatter, cadrer, frapper. En saluant Hedebouw, Bouchez installe la hiérarchie et, dans la même phrase, déroule l’acte d’accusation : « fake news », chiffres « tordus », « haine » injectée dans le débat. En face, Hedebouw ne rentre pas dans le vocabulaire, il change le terrain : la vraie violence serait sociale — pension à 67 ans, salaires bloqués, exclusions — et c’est là qu’il veut se battre. Deux récits, deux métronomes, zéro centimètre de terrain neutre.
Plateau sous pression, présentateur sous contrôle
Au milieu, Martin Buxant. Et c’est là qu’il faut être clair : tenir une parole dans ce genre de duel, ce n’est pas « interrompre », c’est réguler. Appels au calme, relances nettes, rappels au thème : le journaliste a gardé une ligne simple — poser la question suivante, même quand la précédente n’a pas fini sa vie. On peut sourire au cliché « deux lions sur le plateau », mais il faut reconnaître l’essentiel : Buxant est resté calme, courtois et droit quand le volume montait. Respect pour la maîtrise.
Deux définitions de la « violence » qui ne se rencontrent pas
Ce qui a coincé, c’est la grammaire du mot « violence ». Côté MR, elle serait verbale et politique : intox, caricatures, atmosphère toxique. Côté PTB, elle serait économique et quotidienne : fin de mois, conditions de travail, services publics. Résultat : on se parle, mais pas du même monde. Le téléspectateur doit traduire en temps réel deux langues différentes.
La petite phrase qui fait le buzz, le fond qui reste
La punchline « leader de la gauche » fera le tour des réseaux, c’est écrit. Mais l’essentiel reste ailleurs : que veulent dire « faits », « chiffres », « mensonges » dans un débat politique ? Qui pose la preuve, qui pose la contradiction ? Sur ce point, Buxant a tenté de revenir au b.a.-ba : question, réponse, relance, précision. Pas spectaculaire, mais indispensable quand le plateau ressemble à un carrefour aux feux cassés.
Ce qu’on retient des deux lions dans l’arène
- Bouchez a joué la carte du compliment piégé : élever l’adversaire pour mieux le cibler.
- Hedebouw a tenu son couloir : recentrer sur la « violence sociale » et le terrain socio-économique.
- Buxant a tenu le rôle ingrat mais crucial : maintenir une circulation de questions, rester pro alors que tout pousse au clash.
- Le débat n’a pas « tranché » la question de la violence ; il a montré pourquoi elle est définie différemment selon les familles politiques.

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