Laurence Boccolini dit stop à France Télévisions

On ne l’avait pas vu venir aussi brutalement. Laurence Boccolini, cette animatrice que des millions de Français ont appris à adorer au fil des décennies, vient de tourner définitivement la page France Télévisions. L’annonce est tombée ce mardi via l’Agence France-Presse, et elle fait l’effet d’une bombe dans le petit monde de l’audiovisuel. Pourtant, quand on regarde de plus près, cette rupture était presque inévitable après les événements de ces derniers mois.

Retour en arrière. Juin dernier, Laurence Boccolini apprend qu’elle est remerciée des Enfants de la télé, cette émission qu’elle portait pourtant à bout de bras avec des audiences qui explosaient dimanche après dimanche. Faustine Bollaert prend sa place. L’animatrice encaisse le coup, même si on sent bien que ça lui reste en travers de la gorge. Comme le rapportaient lundi nos confrères de Puremédias, elle confiait dans l’émission de Jordan De Luxe une perte de quasiment tout son chiffre d’affaires. « Je suis en colère, je suis mal », déclarait-elle. Des mots bruts qui ne laissent aucun doute sur ce qu’elle ressent vraiment.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. France Télévisions, consciente peut-être d’avoir été un peu cavalière dans sa manière de procéder, tente de rattraper le coup. On lui propose le Quiz des champions, quelques prime time en 2026, l’animation de Mot de passe. Sur le papier, ça pourrait passer. Sauf qu’il y a un hic de taille : selon les informations révélées par l’animatrice elle-même, le service public exige en échange l’exclusivité totale de ses prestations télévisuelles. Autrement dit, Laurence Boccolini devrait renoncer à toute liberté de travailler ailleurs, pour des propositions qui ne pèsent finalement pas bien lourd dans la balance.

Et là, l’animatrice dit stop. Elle refuse net cette clause d’exclusivité qu’elle juge tout bonnement inacceptable. Difficile de lui donner tort. Comment peut-on demander à une professionnelle de son calibre, avec une carrière bâtie sur des émissions comme Le Maillon faible, Money Drop ou Mot de passe, de se brider pour si peu en retour ? La réponse est dans la question.

Ce qui interpelle vraiment dans cette affaire, c’est le fossé entre les déclarations publiques et la réalité des faits. Interrogé par nos confrères de Puremédias lundi dernier, Stéphane Sitbon Gomez, le directeur des antennes de France Télévisions, multipliait les compliments sur le talent de Laurence Boccolini, parlait de nombreux projets à venir, affirmait son attachement pour elle et son travail. Tout cela sonne creux quand on constate que les actes ne suivent pas. D’ailleurs, comme le relayait l’AFP, un tournage du Quiz des champions était même prévu ce mercredi avec des candidats venus de toute la France. Résultat, France Télévisions se retrouve à chercher une solution en urgence. On appelle ça de l’improvisation, ou plutôt de la mauvaise gestion.

Laurence Boccolini avait pourtant tout donné pour Les Enfants de la télé. Elle retrouvait son public avec bonheur chaque dimanche, établissait des records d’audience et redonnait un second souffle à cette émission culte revenue sur les écrans en 2017. Son éviction brutale, sans véritable consultation, sans respect pour le travail accompli, laisse un goût amer. Et maintenant qu’elle refuse de plier face aux exigences d’exclusivité, on comprend mieux sa volonté farouche de préserver sa liberté.

Cap vers YouTube et de nouveaux projets en toute indépendance

Laurence Boccolini a choisi. Elle dit au revoir au service public et donne rendez-vous à son fidèle public sur sa chaîne YouTube. C’est peut-être là que réside le plus intéressant dans cette histoire : l’animatrice ne va pas disparaître des écrans, elle va simplement reprendre le contrôle. Fini les contraintes administratives, finie la politique interne qui gangrène parfois les grandes institutions. Place à la spontanéité, à la liberté créative, à cette connexion directe avec les téléspectateurs qui a toujours fait sa force.

YouTube, c’est l’occasion pour Laurence Boccolini de montrer qu’on peut réussir autrement, sans dépendre d’un service public qui semble avoir oublié comment on valorise ses talents. Les chaînes privées, elles, doivent déjà se frotter les mains en voyant qu’une animatrice de cette envergure se retrouve libre de tout engagement. Ne soyons pas naïfs, les propositions vont pleuvoir.

En tout cas, une chose est certaine : France Télévisions vient de perdre une professionnelle exceptionnelle par sa propre faute. Entre l’éviction mal gérée des Enfants de la télé et les exigences d’exclusivité démesurées, le service public a raté l’occasion de garder dans ses rangs une animatrice aimée du public. Laurence Boccolini, elle, garde la tête haute et choisit la dignité plutôt que les compromissions. Chapeau pour ce courage et bonne route pour cette nouvelle aventure qui s’annonce passionnante !

On vous propose de découvrir sa première vidéo qui fait office d’interview sur ce que nous pourrons retrouver. En tout cas, ça va sentir bon.